Dans le classement international des systèmes de retraite effectué par Mercer*, la France termine en 13ème position sur 20 pays, derrière le Danemark, les Pays-Bas, l’Australie, l’Allemagne, les États-Unis mais aussi le Chili. Sans compter que, malgré nos réformes à répétition, notre système ne semble pas prêt pour affronter la hausse démographique qui s’annonce à horizon 2020 avec l’arrivée massive à la retraite des baby boomers. À tel point qu’il n’y a que le Japon, la Chine et le Brésil qui ont de moins bonnes notes que la France sur le critère de la durabilité de leurs systèmes.
Dans ce contexte, il est difficile de répondre à la question posée en titre tant on sait déjà que les lois sur les retraites se succèdent comme des étapes vers de profonds changements sociaux et sociétaux auxquels il faut préparer les esprits, certainement afin d’éviter qu’ils ne s’échauffent !
Tant de régimes différents**, tant d’écarts de cotisations et de pensions, tant d’inégalités, seront finalement moins vite balayés par la justice sociale que par l’économie ! Car, ne nous y trompons pas, c’est l’économie du modèle qui motive progressivement l’étirement de l’âge du départ à la retraite, l’uniformisation et la normalisation des régimes obligatoires… entre deux élections.
Aujourd’hui, une pension de retraite moyenne est composée à 83% par le régime général et elle est majoritairement considérée comme insuffisante pour vivre. Plus de la moitié des retraités estiment ne pas avoir assez bien préparés leur retraite : ils rappellent aussi qu’ils ne pouvaient pas anticiper de tels changements successifs de régimes. 12% des Français savent déjà qu’ils ne pourront jamais prendre leur retraite de façon définitive en raison de la faiblesse des pensions et 93% considèrent qu’un complément financier leur sera nécessaire.
Il faut s’y préparer et surtout le dire aux jeunes qui s’engagent dans la vie active : car pour eux le chemin sera long, dans certains cas impossible. Les temps des études et des apprentissages, de la vie de famille et de la santé, de la formation professionnelle et du chômage et les temps de cotisations utiles pour bénéficier d’une retraite à taux plein ne sont mathématiquement plus compatibles.
Dés lors, la réponse à la question de l’âge du départ en retraite est désormais étroitement liée à celle des moyens de partir. Là encore, notre temps est conditionné par l’argent.
* www.mercer.fr
**La France compte 35 régimes de retraite différents !
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