[Cet article fait partie de notre série dédiée à l’intelligence économique dans l’intermédiation en assurance]
L’intelligence économique n’est plus l’apanage des grands groupes. L’intermédiaire en assurance peut s’approprier cette démarche pour entretenir une intelligence de son métier et du développement de ses affaires, mais aussi pour se protéger.
Les compagnies d’assurances, les grandes mutuelles et quelques masters courtiers ont identifié depuis quelques années déjà que l’intelligence économique était une discipline essentielle à leur devenir. Ils ont recruté des spécialistes, créé ou acheté des structures dédiées qui collectent des informations choisies, les organisent et les analysent pour en tirer une substantifique moelle que l’on baptise aujourd’hui communément l’intelligence économique. On imagine aisément la diversité des activités et des définitions qui se cache sous ce même vocable !
Le Rapport Marte* de 1994 définit cette intelligence
« comme l’ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement et de distribution, en vue de son exploitation, de l’information utile aux acteurs économiques. Ces diverses actions sont menées légalement avec toutes les garanties de protection nécessaires à la préservation du patrimoine de l’entreprise, dans les meilleures conditions de délais et de coûts. L’information utile est celle dont ont besoin les différents niveaux de décision de l’entreprise ou de la collectivité, pour élaborer et mettre en œuvre de façon cohérente la stratégie et les tactiques nécessaires à l’atteinte des objectifs définis par l’entreprise dans le but d’améliorer sa position dans son environnement concurrentiel. Ces actions, au sein de l’entreprise, s’ordonnent autour d’un cycle ininterrompu, générateur d’une vision partagée des objectifs de l’entreprise. »
Depuis, plusieurs textes ont enrichi, actualisé cette référence initiale. L’un d’eux, qui conforte la dimension éminemment stratégique du sujet et son évolution dans notre société, est issu du projet de loi d’orientation et de programmation pour la performance et la sécurité intérieure, dite LOPPSI 2. Il définit dans son titre III article 33-1, l’activité privée d’intelligence économique sous la forme suivante :
« Pour la sauvegarde de l’ordre public, en particulier de la sécurité économique de la Nation et des éléments essentiels de son potentiel scientifique et économique, sont soumises au présent titre les activités privées de sécurité consistant dans la recherche et le traitement d’informations sur l’environnement économique, commercial, industriel ou financier d’une ou plusieurs personnes physiques ou morales, destinées soit à leur permettre de se protéger des risques pouvant menacer leur activité économique, leur patrimoine, leurs actifs immatériels ou leur réputation, soit à favoriser leur activité en influant sur l’évolution des affaires ou les décisions de personnes publiques ou privées ».
Cette intelligence de soi et de l’autre, continuellement contextée dans l’environnement économique, politique, législatif et social n’est plus aujourd’hui l’apanage des grands groupes. L’intermédiaire en assurance peut pleinement s’approprier cette démarche, notamment pour entretenir une intelligence de son métier et du développement de ses affaires, mais aussi pour se protéger.
*Oeuvre collective du Commissariat Général du Plan intitulée “Intelligence économique et stratégie des entreprises”
J’attends la suite avec impatience…